L'affaire des bébés-CRISPR
Chronique d’un scandale médical redouté
Depuis deux ans on craignait que ça arrive… On savait que ça finirait par arriver... C’est arrivé…
Le lundi 26 Novembre 2018, une bombe médiatique explosait à la face du monde, immédiatement reprise par toutes les agences de presse de la planète. Dans une vidéo postée sur YouTube, Jiankui He, professeur à l’Université de Shenzhen en Chine, annonçait qu’il venait de créer les deux premiers bébés-CRISPR de l’histoire de l’Humanité. Les deux petites filles jumelles nées le 8 Novembre 2018, surnommées Lulu et Nana, sont issues d’embryons dont le génome a été modifié par la technologie CRISPR-Cas. En quelques jours, ce chercheur quasiment inconnu allait entrer dans le top 10 des personnalités scientifiques les plus en vue de la planète. Mais ce n’était pas pour le porter aux nues, comme nous allons le voir dans cette chronique.
Et tout d’abord, qu’est-ce que la technologie CRISPR ou CRISPR-Cas ?
Il s’agit d’une manipulation génétique (plus précisément appelée édition génomique) dont le but est de corriger une mutation qui affecte un gène, la mutation en question étant responsable d’une maladie génétique grave et incurable.
Par exemple une mutation dans le gène CFTR est responsable de la mucoviscidose. Et les chercheurs envisagent de traiter cette maladie dans un futur proche par cette technologie.
Le noyau de nos cellules est le siège de notre patrimoine génétique contenu dans notre ADN, lui-même contenu dans nos chromosomes. La technologie CRISPR-Cas consiste à y faire pénétrer trois agents : une protéine appelée Cas9 (ou « ciseau moléculaire »), deux petits ARN (les « guides ») et un fragment d’ADN « de réparation » (un morceau du gène à modifier ne contenant pas la mutation). Dans le noyau des cellules, une protéine Cas9 se fixe sur chacun des deux ARN « guides » qui vont l’amener à se positionner sur le gène à modifier, de part et d’autre de la mutation (ils ont été spécialement conçus pour cela). Une fois positionnée, les deux protéine Cas9 coupent le gène, de part et d’autre de la mutation, et grâce au fragment d’ADN de réparation, le gène initialement muté retrouve sa séquence normale sans la mutation. C’est ce qu’on appelle l’édition génomique.
Tout cela peut vous paraître un peu abstrait mais vous allez tout de suite mieux comprendre. En effet, vous vous êtes vous-même déjà livré maintes fois à une activité similaire.
Lorsque vous écrivez un texte sur votre ordinateur ou sur une feuille de papier, il arrive parfois que vous découvriez une faute. Que faites-vous ? Vous revenez sur le mot, vous le sélectionnez (c’est ce que font les ARN guides), vous coupez ou effacez la lettre fautive (c’est ce que fait la protéine Cas9) et la remplacez par la bonne (C’est ce que fait l’ADN de réparation). Ainsi, à l’instar de Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, vous faites au niveau de l’écriture du CRISPR (édition génomique) sans le savoir.
Cette technologie CRISPR-Cas porte d’immenses espoirs pour le traitement des maladies génétiques rares, mortelles, et incurables.
Elle peut être utilisée en médecine de deux façons :
- soit sur certaines cellules ou tissus de l’organisme (par exemple des cellules du sang, de la peau, du foie, du poumon, etc.), et dans ce cas la modification génétique apportée disparaîtra lorsque la cellule mourra et ne sera pas transmise à la descendance.
- soit sur l’embryon au stade d’une cellule (appelé le zygote). Dans ce cas, la modification génétique sera transmise non seulement à toutes les cellules de la personne en devenir, mais également à toute sa descendance du fait de sa présence dans les ovocytes ou les spermatozoïdes. Et donc la modification se propagera indéfiniment dans les générations futures de cette personne.
C’est ce dernier cas qui pose problème. En effet, la technologie CRISPR appliquée à la modification du génome d’un embryon humain se heurte à deux difficultés majeures : éthique et biologique.
- Sur le plan éthique elle ouvre la porte à l’eugénisme à travers toute une série de manipulations possibles et non thérapeutiques, par exemple pour avoir un enfant avec telle couleur des yeux, telle taille, etc. Et on se demande où cette quête de perfection pourrait s’arrêter.
- Sur le plan biologique elle comporte des risques qui ne sont pas encore totalement maîtrisés et qui, en l’état actuel de nos connaissances, mettent en danger la survie de l’enfant.
Il est donc clair pour la communauté scientifique et médicale internationale que la modification du génome d’un embryon humain et son implantation dans l’utérus d’une femme ne pourront être entreprises dans le futur que dans des cas extrêmes et devront être très étroitement encadrées.
Pour plus de détail sur la technologie CRISPR-Cas voir sur ce site ICI.
Revenons maintenant aux cas des deux petites filles, Nana et Lulu
La modification, pratiquée sur leurs embryons dans le service du docteur Jiankui He a consisté à inactiver le gène appelé CCR5. Ce gène code pour une protéine qui est la porte d’entrée du virus du SIDA dans nos cellules. Les personnes chez qui ce gène est inactif sont résistantes au SIDA.
Dans l’optique de Jiankui He, il s’agissait de rendre les fillettes résistantes au SIDA dont leur père est atteint.
A ce niveau, on pourrait penser que cette manipulation était donc légitime. Le SIDA est effectivement une maladie dont personne ne veut voir souffrir son enfant, il va sans dire.
Cependant, le but médical de cette opération (éviter l’infection VIH des enfants) aurait pu être atteint par d’autres moyens sans risque, notamment une procédure qu’on appelle « le lavage du sperme » qui consiste comme son nom l’indique à éliminer le virus du SIDA contenu dans le sperme. De plus, le SIDA est maintenant contrôlé par des médicaments spécifiques (anti-viraux). Autre problème majeur, si les personnes chez qui le gène CCR5 est inactif sont résistantes au SIDA, elles sont en revanche davantage sujettes aux infections par d’autres virus comme par exemple le virus du Nil Occidental ou celui de l’encéphalite Japonaise. Plus grave encore, il semble que les informations fournies aux parents des enfants afin de recueillir leur accord aient été incorrectement rédigées leur faisant croire qu’il s’agissait d’un essai sur un nouveau vaccin anti-SIDA. Enfin, Jiankui He a pratiqué cette manipulation génétique en secret, sans en informer ni les autorités Chinoises de santé, ni la communauté internationale, comme cela aurait dû être le cas.
C’est pour toutes ces raisons que le monde de la médecine et de la recherche a quasi unanimement condamné les travaux de Jiankui He.
Dans les semaines qui ont suivi l’annonce du 26 Novembre, divers médias et des scientifiques se sont attachés à reconstituer pièce par pièce la trame des évènements qui ont conduit à ce scandale médical. C’est le déroulement des divers épisodes de cette affaire que je vais vous raconter maintenant et qui, comme nous allons le voir, était pressenti et redouté depuis longtemps par plusieurs scientifiques, et aurait peut-être pu être évité. Le Dr Jiankui He n’a jamais répondu à la moindre interview depuis qu’il est passé de l’ombre à la lumière.
Hong Kong, lundi 26 Novembre 2018, 18 heures
Jennifer Doudna, biologiste moléculaire de l’université de Californie à Berkeley et co-découvreuse de la technologie CRISPR-Cas, n’est pas femme à se laisser impressionner. Mais, lorsque ce soir-là elle quitta le lobby de l’hôtel Méridien Cyberport de Hong Kong pour regagner sa chambre, quelques instants après avoir discuté avec Jiankui He, elle avait encore du mal à réaliser ce qu’elle venait d’entendre. Il lui sembla qu’en secouant la tête elle pourrait se remettre les idées en place. Mais non…
Le monde venait d’apprendre via YouTube qu’un scientifique Chinois peu connu, Jiankui He, avait créé les premiers « CRISPR-babies » de l'histoire de l'humanité : deux sœurs jumelles, Nana et Lulu. Toutes deux étaient issues d’une fécondation in vitro (FIV) et leur génome avait été modifié par la technologie CRISPR-Cas. Certes, dans le milieu de la génétique et de l’édition génomique en particulier, chacun savait que cela arriverait un jour, mais aussi rapidement et sans qu’aucune institution internationale n’en ait été informée, était totalement inattendu, irresponsable et extrêmement choquant. Connaissant les risques non encore totalement maîtrisés de cette technologie, les plus initiés des experts en étaient ébranlés et, pour certains, horrifiés.
Du mardi 27 au jeudi 29 Novembre 2018, des centaines de chercheurs et médecins du monde entier allaient participer à Hong Kong au 2eme Congrès International sur l’Edition Génomique Humaine. Le lundi en fin d’après-midi, Jiankui He, dont la conférence était planifiée pour le mercredi, demanda à avoir un entretien privé avec Jennifer Doudna, une des organisateurs du Congrès. Il lui indiqua que dans sa conférence il avait l’intention de parler des problèmes d’éthique que pose l’édition génomique sur l’embryon humain, ainsi que de ses expériences sur les embryons de souris et de singe. Cependant, il ne souhaitait faire aucune allusion aux deux petites filles, Nana et Lulu, dont il avait rapporté la naissance à grand renfort de publicité sur YouTube la veille. Qu’en pensait-elle ? Jennifer Doudna fut interloquée : « Comment. Tu as lancé cette nouvelle extrêmement grave et choquante à la tête du monde, juste avant ce congrès, et tu ne veux même pas en parler dans ta conférence de mercredi ? Mais c’est impossible ! ». Et Jiankui He sembla très surpris lorsqu’elle lui proposa de dîner le soir même avec elle et les autres membres du comité d’organisation du congrès pour qu’il leur donne des explications.
Elle se souvient : « Son comportement était à mi-chemin entre arrogance et naïveté. Il était d’une part extrêmement confiant dans son travail et d’autre part totalement inconscient de l’explosion qu’il venait de produire ».
En effet, les scientifiques craignaient que tous les espoirs qu’ils placent (à juste titre) dans la technologie CRISPR-Cas pour le traitement de maladies génétiques incurables s’effondrent du fait de l’impact extrêmement négatif qu’allait avoir cette révélation sur le grand public.
Un jeune chercheur ambitieux qui rêve de Nobel…
Fils d’un modeste fermier rizicole de la province du Hunan dans le Sud-Est de la Chine, Jiankui He a 34 ans. Alors qu’il était encore au lycée, il se passionna pour la physique et construisit chez lui son propre laboratoire. Il obtint une licence de physique de l’Université des Sciences et Techniques de Hefei (province de l’Anhui) en 2006 et obtint une bourse d’étude pour continuer sa formation aux Etats Unis.
En 2007, il commença ses travaux de thèse (PhD) à l’Université Rice à Houston (Texas) sous la direction de Michael Deem, professeur d’Ingénierie Biochimique et Génétique. Son sujet de recherche concernait la modélisation théorique et la simulation informatique des systèmes biologiques. Il fut décrit par le service de communication de l’université comme un étudiant très brillant et il accomplit son travail de thèse en trois ans et demi avec à la clé trois publications, jugée du plus haut niveau. Très actif, il devint rapidement président de l’association des étudiants Chinois de Rice qui comptait alors 400 membres et organisa à ce titre de nombreuses activités. Il se ménageait également du temps pour d’autres activités que la recherche et se révéla notamment un très bon joueur de football. Son mentor de l’époque, Michael Deem, le qualifia d’étudiant à très fort impact et confiait à qui voulait l’entendre qu’il ferait une très brillante carrière.
Ironiquement, huit années plus tard, Michael Deem serait en Chine dans le laboratoire de Jiankui lors des entretiens avec les parents des enfants dont l’essai clinique allait effectivement avoir un très fort impact, mais peut-être pas celui qu’il escomptait.
La Chine avait également un œil sur lui. En Avril 2011 la ville de Shenzhen, très ouverte aux entreprises high-techs, lança le « Paon Programme » afin d’attirer des scientifiques dans des laboratoires flambants neufs, avec un budget conséquent et des salaires généreux. Il était devenu un « paon » et à 28 ans il fut nommé plus jeune professeur associé de l’université de Shenzhen.
A côté de ses activités universitaires, il fonda en 2012 sa compagnie de biotechnologie, Direct Genomics, spécialisée dans la construction de matériel de bio-informatique pour le séquençage du génome. Et l’appareil qu’il développa, le GenoCare Analyzer pour le diagnostic génétique clinique, fut lancé sur le marché l’année suivante. En 2015 il se définissait comme appartenant à une nouvelle génération d’entrepreneurs. En 2017 sa compagnie Direct Genomics leva plus de 200 millions de Yuan (30 millions d’Euro).
Lors de conversations avec ses collègues scientifiques il faisait fréquemment allusion au Dr. Robert Edwards, père du premier bébé-éprouvette (FIV) et qui avait pour cela reçu le prix Nobel de médecine en 2010. Certains de ses contacts avaient décelé en lui un scientifique ambitieux et passionné, à la recherche de gloire, et qui s’était fixé comme but rien moins que de changer le monde de la médecine. Il se voyait déjà le père des premiers bébés-CRISPR, adulé et porté aux nues pour ses travaux novateurs.
Jiankui He se bâtit un réseau CRISPR
Jiankui He souhaitait s’inviter dans l’élite mondiale de l’édition génomique. Mais bien qu’il ait passé cinq ans aux USA, il n’avait jamais fréquenté un seul des laboratoires directement impliqués dans cette technologie. De plus, il n’a jamais publié un seul article dans une revue internationale sur l’édition génomique. En bref, il n’était pas sur les radars…
Il a donc décidé de remédier à cela.
En Avril 2016, il écrivit à Feng Zhang, un chercheur Chinois expatrié aux USA, membre du Broad Institute du MIT et Harvard. Feng Zhang fait partie des pionniers dans l’édition génomique de cellules humaines et est un expert mondialement reconnu sur le sujet. Jiankui se présenta comme le PDG d’une compagnie Chinoise de séquençage de l’ADN et demanda à Zhang de visiter son laboratoire à Cambridge (Mass., USA). Cette demande n’aboutit pas, mais Jiankui ne se découragea pas pour autant et continua le forcing.
Vers la fin 2016, alors en visite en Californie, il contacta par email Mark DeWitt, un expert en bioéthique de l’Innovative Genomics Institute à San Francisco : « Pourrions-nous prendre un café et parler science et éthique ? ». DeWitt accepta et commença entre eux une série de discussions qui allait durer plusieurs mois.
Il contacta ensuite Jennifer Doudna : « je serai à San Francisco début 2017, pourrions-nous nous rencontrer ? ». Apparemment cet email tombait bien. Doudna était en train d’organiser avec William Hurlbut (un bioéthicien professeur de Neurobiologie de l’université de Stanford) un séminaire à Berkeley sur l’édition génomique pour lequel ils avaient réuni des scientifiques américains. « Pourquoi ne pas l’inviter ? » proposa-t-elle à Hurlbut. Ce qu’ils firent. Le deuxième jour du séminaire, dans une session consacrée à l’évolution et au développement humain, Jiankui présenta ses travaux sur l’édition génomique in vitro (sans implantation) sur des embryons animaux (souris et singe) et humains. « Sa présentation ne fit pas grosse impression », se souvient Jennifer Doudna. La raison ? Il était en retard de deux ans. En 2015, des chercheurs Chinois de l’Université de Guangzhou avaient déjà utilisé la technologie CRISPR-Cas pour éditer le gène impliqué dans une maladie souvent fatale, la béta-thalassémie, dans des embryons humains non viables produits par FIV. De plus, selon divers scientifiques qui avaient assisté à sa présentation, les applications médicales qu’il envisageait de réaliser avec cette technologie étaient inutiles. Pire, alors qu’il s’agissait d’un séminaire consacré à l’éthique dans les manipulations génétiques, certains des participants eurent le sentiment que Jiankui n’allait pas s’encombrer de ces considérations dans ses travaux. Un point qui aurait pu les alerter…
Mais pour les experts de CRISPR et Jennifer Doudna, « Jiankui He n’était franchement pas au top ». Personne ne pensait donc qu’il pourrait un jour être à l’origine de ce scandale médical.
Et pourtant certains suspectaient déjà où il voulait aller…
Bien que Jiankui He ne fit pas grosse impression pendant sa conférence de Berkeley, il se fit remarquer par son avidité à glaner conseils et informations. En particulier, cette année-là il communiqua très assidument avec DeWitt (expert en bioéthique), notamment sur la meilleure manière d’analyser le génome des cellules modifiées par CRISPR-Cas pour rechercher les éventuels effets « hors-cible », l’un des problèmes les plus critiques de cette technologie. Mais très vite les discussions prirent un autre tournant. Jiankui confia qu’il planifiait l’implantation d’embryons humains édités par CRISPR-Cas. DeWitt en fut atterré et exhorta Jiankui à ne pas se lancer dans ce type d’étude, la technologie n’étant pas encore suffisamment au point, notamment en ce qui concerne les effets hors-cible.
Les effets hors-cible. Normalement les ARN « guides » conduisent la protéine Cas9 précisément sur le gène à éditer. Cependant, il est possible que les guides se positionnent aussi sur d’autres gènes ou séquences du génome, créant ainsi des coupures non programmées, aux conséquences inconnues et potentiellement dramatiques (cancers notamment).
Le séminaire de Berkeley permit à Jiankui d’ouvrir une autre porte. Il se lia d’amitié avec William Hurlbut, qui avait organisé le séminaire avec Jennifer Doudna. Hurlbut confia dans une interview : « Il vint très souvent à San Francisco et durant les deux dernières années nous avons eu des conversations qui pouvaient durer 4 ou 5 heures sur l’éthique et la science. Je savais où il voulait aller. J’ai essayé de l’en dissuader en insistant sur les implications morales de son projet et les objections éthiques qu'il soulevait ». Mais Jiankui objecta : « n’est-ce pas seulement un tout petit groupe de scientifiques Américains qui s’oppose à cela ? Si CRISPR permet de prévenir une maladie génétique dévastatrice dont un bébé pourrait hériter, pourquoi devrions-nous porter sur un embryon d’une seule cellule le même regard que sur un enfant malade ? ».
Dans le fond, cette question n’était pas dénuée de sens, mais elle était d’une totale naïveté.
Hurlbut indiqua qu’à son avis, Jiankui désirait sincèrement que ses efforts puissent apporter le bien à ses semblables.
En Juillet 2017, Jiankui participa à un meeting sur la « Révolution CRISPR et la Modification du Génome » à Cold Spring Harbor dans l’Etat de New-York. Dans cette conférence il présenta les progrès réalisés dans son laboratoire pour augmenter l’efficacité de l’édition génomique. Il venait de modifier des embryons humains (non implantés) par CRISPR et il insista sur les échecs possibles de ces expériences notamment au niveau des effets hors-cible et de la possibilité de mosaïcisme.
Le mosaïcisme (de mosaïque) résulte du fait que seulement certaines des cellules de l’organisme – mais pas toutes - sont éditées, créant ainsi un patchwork génétique aux conséquences physiopathologiques inconnues.
Il conclut par le cas tragique de Jesse Gelsinger, premier malade traité par thérapie génique, dont le décès dans un essai clinique en 1999 bloqua cette méthode pour des années : « une telle issue avec CRISPR pourrait être fatale à cette technologie en plein développement ».
Comme à Berkeley, cette conférence ne fit pas grande impression. Max Heaussler, un bio informaticien de l’Université de Californie à Santa Cruz, qui partageait une chambre double avec Jiankui pour la durée du meeting et qui avait assisté à sa conférence fut surpris par le fait qu’il focalisait ses propos sur le danger d’éditer un embryon humain. Max Heaussler rapporte après coup : « J’ai trouvé ça bizarre ; tout le monde dans la salle de conférence savait qu’il était hors de question de modifier des embryons humains. Pourquoi s’acharnait-il à dire que cela représentait un danger ? ». Durant leur cohabitation Heaussler et Jiankui ont beaucoup discuté, notamment sur la manière de détecter les effets hors-cible. Un point en particulier tracassait Heaussler. Il rapporte dans une interview : « Jiankui prétendait détecter ces effets hors-cible en séquençant de courts fragments d’ADN tout au long du génome des embryons. Clairement, il s’y prenait mal. Cela n’aurait pas permis de mettre en évidence de longs réarrangements sur des chromosomes ou d’autres perturbations sur de longues séquences ».
Un peu comme si, avant d’envoyer un document à un éditeur, vous ne relisiez qu’une phrase par page.
Mais dans toutes ces discussions, Jiankui He ne souffla mot de son projet d’implanter des embryons modifiés par CRISPR chez de futures mères.
Le secret commence à se dévoiler
Deux mois après le meeting de Cold Spring Harbor, DeWitt reçu un email « confidentiel » de Jiankui : il planifiait de lancer un essai clinique pour la naissance des premiers bébés-CRISPR. Il était en train d’enrôler des couples et il avait reçu l’approbation du comité d’éthique d’un hôpital local.
Cependant, en violation de la règlementation Chinoise, il ne déclarera cet essai sur le registre officiel des essais cliniques en Chine que le 8 Novembre 2018, date présumée de la naissance de Nana et Lulu.
DeWitt ne savait que faire de cette information, Jiankui la lui ayant divulguée comme « confidentielle ». « J’ai laissé tomber » avoue-t-il.
En janvier 2018, Jiankui revint à Berkeley et durant un diner avec DeWitt il lui apprit que l’essai clinique allait démarrer en Février. DeWitt essaya de nouveau de l’en dissuader, sans succès.
Et le nombre de ceux qui savaient allait en augmentant.
Ce même mois de Janvier 2018, Jiankui demanda un entretien avec Matthew Porteus de l’Université de Stanford.
Porteus est en train de développer une thérapie CRISPR-Cas pour le traitement de la drépanocytose, une maladie de l’hémoglobine (du sang). Mais dans son approche, il ne modifie pas des embryons (dont la modification serait transmise à la descendance) mais des cellules du sang du malade, une approche bien moins controversée.
En Février donc, Porteus reçu Jiankui dans son bureau de Stanford. Le scientifique Chinois lui décrivit ses expériences de modifications d’embryons de singe, mentionnant qu’il avait essayé d’obtenir des naissances après implantation, mais sans succès. De toute façon, dit-il : « j’ai l’autorisation du comité d’éthique pour mon essai clinique chez l’homme, et je vais commencer ». De fait, prendre en compte les réserves de scientifiques sceptiques et rigoristes ou d’éthiciens pinailleurs n’entrait pas dans ses considérations.
En fait, au moment où cette discussion se tenait, l’implantation des embryons modifiés qui allaient donner naissance à Nana et Lulu était déjà faite.
Porteus n’en revenait pas et il était perplexe : il savait que Jiankui était en rapport constant avec Hurlbut le bioéthicien et collègue de Stanford, et il était choqué de voir que leurs multiples conversations n’avaient rien donné. « Je l’ai fortement dissuadé de continuer, ajoutant que ce type d’expérimentation pourrait porter un préjudice grave à l’édition génomique pour le traitement de maladies génétiques. Et j’ai ajouté qu’il devait au moins en parler aux autorités Chinoises. Mais il était irréfléchi et impatient de commencer » dit Porteus.
Porteus était aussi embarrassé par la nature du gène que Jiankui voulait éditer : CCR5. Ce gène code pour une protéine qui agit comme une porte d’entrée du virus du SIDA dans les cellules. Le rationnel médical d’essayer d’inactiver ce gène était insuffisant pour entreprendre une modification d’embryons par CRISPR, ce but (éviter le SIDA à l’enfant à naitre) pouvant être atteint par un autre procédé (lavage du sperme) sans risque. Et Porteus d’ajouter : « Jiankui, ne reconnaissait même pas que ce qu’il entreprenait de faire était très risqué. Je pense rétrospectivement que ce qu’il recherchait était une sorte de caution morale : quelqu’un qui lui aurait dit que ce qu’il planifiait était super et qui l’aurait encouragé à aller de l’avant ».
Porteus pensa avoir dissuadé Jiankui de continuer et n’entendit plus parler de lui et de ses expérimentations jusqu’au lundi 26 Novembre 2018, la veille du congrès de Hong Kong.
Durant ce mois de Février 2018, Jiankui discuta également avec Hurlbut, mais ne lui parla pas des grossesses qui avaient démarré. « J’essayais de ne pas envenimer les choses dans nos discussions par des propos trop engagés car je voulais garder le contact avec Jiankui », reconnais Hurlbut. Mais je lui ai tout de même dit ceci : « Jiankui, tu dois faire attention. Tu as un avenir brillant. Tu viens d’avoir un nouvel enfant. Ce projet pourrait te pourrir la vie… ».
Comme Porteus, Hurlbut se demandait pourquoi Jiankui avait ciblé le gène CCR5. En effet, le SIDA est maintenant une infection que l’on peut traiter et tous les experts conviennent que cette maladie ne satisfait pas aux critères d’incurabilité qui justifierait l’édition génomique par CRISPR. Seules des maladies comme la maladie de Huntington, de Tay Sachs, d’Alzheimer (dans ses formes familiales) ou la mucoviscidose – et d’autres - pourraient satisfaire ces critères de recevabilité. Mais Jiankui n’était pas d’accord avec ces arguments. Il confia à Hurlbut : « J’ai été profondément touché par une visite dans un village en Chine dans lequel 30% de la population est atteinte du SIDA. Dans mon pays, les patients atteints du SIDA font face à d’énormes préjudices et ont toutes sortes de difficultés pour trouver un job, une épouse ou même un logement. Si une personne atteinte du SIDA veut éviter cette maladie à ses enfants, et si l’édition génomique sur le gène CCR5 le lui permet, alors pourquoi serait-ce moins justifiable que l’édition du gène responsable de la maladie de Huntington ? ».
Hurlbut se souvient : « Il voulait par tous les moyens aider les gens. Il a deux enfants et il est sensible à ce que signifie une vie humaine. Il veut que cette vie soit heureuse et non gâchée par les maladies. Et il n’arrêtait pas de me parler des problèmes rencontrés par ces concitoyens Chinois atteints du SIDA ».
La conférence de Hong Kong
Les organisateurs du 2eme Congrès International sur l’Edition Génomique qui allait se tenir à Hong Kong du 27 au 29 Novembre 2018 ne savaient évidemment rien de ce qui se préparait. Et Jiankui He ne faisait pas partie des speakers invités. Mais durant la dernière réunion de préparation qui se tenait à Santa Monica en Californie en Octobre 2018, ils réalisèrent que très peu de speakers asiatiques étaient sélectionnés. « Il fallait essayer de remédier à cela », reconnait Robin Lovell-Badge de l’Institut Francis Crick de Londres et membre du comité organisateur. Et c’est comme cela que le nom de Jiankui He surgit, faisant suite aux rumeurs qui circulaient dans les milieux scientifiques selon lesquelles il aurait reçu l’approbation d’un comité d’éthique Chinois pour réaliser des implantations d’embryons modifiés par CRISPR. Certains membres du comité d’organisation avaient entendu parler de ses travaux sur des embryons et il fut donc décidé de l’inviter. Lovell-Badge et le comité pensaient que ce congrès serait une belle opportunité pour le ramener à la raison et l’empêcher de lancer son projet d’implantation d’embryons génétiquement modifiés.
Ils se trompaient tous, bien évidemment…
Jiankui accepta immédiatement l’invitation. Lovell-Badge reçu le diaporama de sa présentation le 31 Octobre 2018. Il y faisait notamment allusion à divers principes d’éthique comme « pitié pour les nécessiteux », « édition génomique pour les maladies et non pour la vanité » et « personne ne mérite de souffrir d’une maladie génétique ». Mais rien sur les grossesses qui allaient avoir lieu dans les jours suivants.
Les organisateurs arrivèrent à Hong Kong le week-end, juste avant le congrès et se retrouvèrent à l’hôtel Le Méridien Cyberport. Le samedi 24 Novembre des nouvelles commencèrent à filtrer : un reporter de la revue de technologie du MIT (Massachusetts Institute of Technology) venait de découvrir la déclaration faite par Jiankui sur le registre Chinois des essais cliniques, dans lequel il expliquait ses plans pour la création des premiers bébés-CRISPR. Le magazine fut publié le dimanche 25 dans la soirée aux USA, c’est-à-dire à 8 heures du matin le lundi 26 à Hong Kong. Deux heures plus tard, l’agence Associated Press qui avait interviewé et filmé Jiankui He après avoir été prévenue par son attaché de relations publiques qu’une expérience extraordinaire se préparait, dévoilait toute l’affaire ainsi que la naissance de Nana et Lulu.
Après avoir donné une conférence de presse sur le congrès et évoqué l’affaire des bébés-CRISPR, les membres du comité revinrent à l’hôtel dans la soirée afin d’avoir un dîner avec Jiankui He pour obtenir plus d’information. Durant ce dîner Cantonnais au restaurant Nam Fong, hâtivement arrangé pour la circonstance par Jennifer Doudna, Jiankui fut bombardé de questions : combien d’embryons avaient été modifiés, combien d’entre eux s’étaient correctement implantés dans l’utérus des receveuses, comment ces embryons avaient-ils été sélectionnés, quels tests avaient été réalisés pour vérifier que la modification génétique était conforme à ce qui était attendu, pourquoi avoir choisi le gène CCR5 impliqué dans l’infection par le virus du SIDA, les couples avaient-ils été correctement informés et avaient-ils compris les risques encourus par leurs enfants ? Jiankui ouvrit son ordinateur pour montrer ses documents mais comme ils étaient en Chinois, il était difficile de suivre ses arguments. Il parla de Robert Edwards, Prix Nobel de Médecine 2010 (père du premier « bébé-éprouvette ») avec des yeux admirateurs.
« Il semblait penser que ce qu’il avait fait allait lui valoir le Panthéon » se souvient Alta Charo, membre du comité d’organisation ; « Il était complètement inconscient du fait que les scientifiques du monde entier considéraient son annonce avec horreur ». Quand il lui fut demandé pourquoi il avait gardé le secret sur ses expériences, il sembla ne pas comprendre. Après quatre-vingt dix minutes d’échanges musclés, comprenant qu’il n’allait pas convaincre ses interlocuteurs et que son heure de gloire ne viendrait pas, Jiankui mit brutalement fin à l’entretien. Manifestement très en colère, il sortit fébrilement quelques billets de sa poche, les jeta sur la table, prit son attaché-case et sortit. Craignant pour sa sécurité, il décida immédiatement de quitter le Méridien et changea d’hôtel. Autour de la table, où une place demeurait vide, Jennifer Doudna et ses collègues se demandèrent s’ils allaient le revoir et surtout s’il allait présenter sa conférence programmée pour le mercredi.
Auditorium de Hong Kong, mercredi 28 Novembre 2018, 9 heures : quelque chose n’allait pas…
Plus de cinq cents personnes se pressaient dans l’auditorium de l’Université de Hong Kong pour la session du mercredi matin, le bruit avait couru que Jiankui He allait présenter ses résultats sur les bébés-CRISPR. Les agents de sécurité, s’étaient positionnés au pied de la scène. Les équipes de reporters et de télévision s’entassaient tout au fond et sur les côtés de l’auditorium et on entendait de toute part les « clics » des obturateurs photographiques. Robin Lovell-Badge et Matthew Porteus étaient les modérateurs de la session. Et lorsque Lovell-Badge invita Jiankui He à venir sur la scène, un silence impressionnant se fit dans l’auditorium et plusieurs secondes s’écoulèrent avant qu’il ne fasse son entrée par une porte latérale. Il traversa la scène et vint se positionner derrière le pupitre.
Après avoir remercié les organisateurs de l’avoir invité, il démarra son diaporama : 59 diapos se succédant très vite de sorte qu’il était difficile pour l’assistance de les lire entièrement et encore moins d’en tirer des informations. Mais à la vue de certaines de ces diapos, les données apparaissaient imparfaites ou partielles et dans l’audience la consternation gagnait certains membres.
Kathy Niakan de l’Institut Francis Crick de Londres se souvient : « Je regardais sur l’une des figures les différentes séquences d’ADN mais je n’arrivais pas à trouver ce qu’il voulait montrer. Quelque chose n’allait pas… ».
Après la conférence, Lovell-Badge et Porteus rejoignirent Jiankui sur la scène pour une session de questions-réponses avec l’auditoire. Porteus avait la tête de quelqu'un qui aurait voulu être ailleurs. Jiankui semblait méfiant, mal à l’aise. Seul Lovell-Badge cachait sa perplexité. L’auditoire bombarda Jiankui de questions sur l’éthique, les risques encourus par les deux enfants, les conditions d’obtention de l’accord des parents, les raisons d’avoir gardé le secret. Curieusement, il ne répondit quasiment jamais de façon directe ou pertinente. Serait-ce dû au fait que l’Anglais n’est pas sa langue maternelle et qu’il ne comprenait pas clairement les questions, ou qu’il les éludait purement et simplement ? Par contre, dans ses réponses, il revenait fréquemment sur le fait que le SIDA représente un énorme problème en Chine et qu’il était fier d’avoir permis de l’éviter dans le cas de Lulu et Nana. Il expliqua que le père des enfants était atteint du virus du SIDA et que, de ce fait, il avait banni l’idée même d’être père ; la modification génomique lui avait donné cette chance. Jiankui insista sur le fait que cette méthodologie ne doit s’appliquer qu’aux seuls cas où la santé de l’enfant à naître risque d’être compromise par une maladie incurable, en l’occurrence ici le SIDA. A une question de Porteus, Jiankui annonça avec visiblement une infinie réticence qu’une deuxième grossesse était en cours. A la toute fin de la session, Lovell-Badge lui demanda s’il aurait pratiqué cette modification génomique sur ses propres enfants et il répondit « oui ».
La chute : gloire et condamnation
Dès le 26 Novembre, jour de son annonce sur YouTube, Jiankui recueillit les applaudissements qu’il espérait. En Chine, la réaction initiale fut élogieuse, glorifiant l’Empire du Milieu. L’organe gouvernemental People’s Daily titra sur « Un accomplissement majeur vient d’être atteint par une équipe Chinoise ».
Mais cette façon de voir les choses s’inversa rapidement.
Plus de cent scientifiques Chinois condamnèrent l’expérience. L’article du People’s Daily fut retiré le lendemain de sa parution. Le jeudi 29 Novembre, les officiels Chinois indiquèrent qu’ils stoppaient les recherches de Jiankui He et commençaient leurs investigations. Des scientifiques demandèrent à ce qu’une commission indépendante vérifie les travaux du chercheur. Certains allant jusqu’à mettre en doute leur existence même.
Les répercutions de l’affaire des bébés-CRISPR se propagèrent rapidement à plus de 10 000 kilomètres à l’Est sur le campus de l’Université Rice à Houston. Associated Press rapporta que Michael Deem, l’ancien mentor de Jiankui He lorsqu’il était étudiant dans cette université, était directement impliqué dans l’affaire. Notamment il confirma sa présence dans le laboratoire de Jiankui lorsque les parents donnèrent leur accord pour la modification du génome de leurs embryons. Et il avoua qu’il avait prit part à ces entretiens.
Le matin du lundi 26, Yousif Shamoo, vice-doyen responsable de la recherche à Rice escorta Deem dans son laboratoire et lui demanda, ainsi qu’à ses étudiants et chercheurs de mettre à sa disposition tous leurs documents et rapports de recherche afin de permettre à l’université de déterminer si oui ou Michael Deem était impliqué dans le projet. Bien que les étudiants aient été au courant de la collaboration entre Deem et Jiankui, ils furent choqués par cette procédure. En effet, Michael Deem ne faisait pas de recherche directe en biologie et encore moins en clinique. Dans un communiqué quelques jours plus tard, ses avocats déclarèrent : « Michael ne fait pas de recherche en biologie humaine et n’a pas participé à ce projet ».
Qu’est devenu Jiankui He ?
Jiankui He n’a plus reparu publiquement depuis sa conférence de Hong Kong. Aux dernières nouvelles (29 décembre 2018) il serait détenu dans une chambre au 4eme étage de la résidence des professeurs visiteurs de l’université de Shenzhen. Les scientifiques et les autres personnes qui ont été en contact par email avec lui disent qu’il reste optimiste. Il est confiant dans le fait que son travail sera confirmé par les investigations officielles et par l’Histoire.
Le verdict de l’Histoire, en effet, reste à être écrit.
Mais chez les scientifiques personne ne pense que la technologie CRISPR en est à son dernier coup d’éclat, et pas seulement du fait qu’une autre grossesse est en cours. Même ceux qui condamnent l’expérience avec sévérité pensent que cette affaire n’aura été qu’un chaos sur la longue route de la bataille que la technologie CRISPR est en train de livrer aux maladies génétiques.
Et le mot de la fin revient à Jennifer Doudna : « Nous devons reconnaître que l’utilisation de CRISPR revêt un immense intérêt en clinique humaine. Quant à lancer un moratoire ou une interdiction pure et simple de cette technologie, il est trop tard ».
Décembre 2019: Jiankui He est en prison
Plus de cent chercheurs et médecins chinois ont condamné le travail de Jiankui He en arguant qu'il portait un terrible préjudice sur la réputation internationale des recherches effectuées en Chine. L'agence de presse Chinoise Xinhua rapporte que suite à leurs investigations, les autorités Chinoises ont conclu que He avait entrepris son travail d'édition génomique dans l'illégalité la plus totale en cachant sa recherche, en ne contactant pas de comité d'éthique et en ne visant que les retombées personnelles qu'il en attendait. He et deux autres chercheurs qui avaient participé à l'opération ont été condamnés pour exercice illégal de la médecine et viennent d'écoper de trois ans de prison et 450 000 Euro d'amende. Ils ont tous les trois plaidé coupable.
Pour préparer ce document, je me suis inspiré de diverses sources : STAT (USA, Health and Medicine), Nature, The Niche (USA), Genomeweb, TechCrunch, MIT Technology Reviews, Journal International de Médecine, New York Times.
Date de dernière mise à jour : 16/01/2020
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